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Le fidèle conseiller de l’Empereur courait tant bien que mal dans les couloirs du Palais Impérial. Il arriva en trombe au bureau de Dexton, totalement essoufflé.

« Vous … vous m’avez fait demander sharükos, je suis là ! »

Sans rien dire, Dexton tendit une lettre à Epus, le visage étrangement souriant.

« Lis-moi ça Epus ! »

Etonné, Epus prit la lettre et la lut à haute voix :

« Moi, Stevano, Prince et Régent du Royaume, atteste accepter la totalité de la rançon de l’Empire contre la libération du Roi Yrkanis. Soit la somme de 15 milliards de dappers, des matières nécessaires à la reconstruction de la ville Thesos et l’annexion de la Source Ca….»

L’Empereur se leva brusquement, faisant tomber une pile de dossiers entassés sur son bureau.

« Te rends-tu compte ? C’est officiel, ils ont enfin cédé Epus ! Nous avons gagné cette guerre ! Voici ce qu’il en coûte de croire pouvoir s’attaquer à notre Empire : Les Matis sont humiliés et amputés d’une partie de leur Royaume. Transmets cette lettre à Yrkanis , je veux qu’il signe à son tour ! »

Epus répondit à Dexton en souriant.

« C’est une excellente nouvelle sharükos, notre victoire est totale ! Je vais de ce pas voir Yrkanis.»

Epus sortit du bureau plus calmement qu’à son entrée, laissant l’Empereur savourer sa victoire.

*
C'était donc vrai. La voilà rentrée chez elle et elle est effondrée.
Elle pensait avoir accepté mais non, elle espérait malgré tout, au fond d'elle qu'un reste de fierté chez les Matis les pousserait à ne pas à céder à ce chantage abjecte. La Chambre des Nobles vient de se terminer et à ce qu'elle en a compris, en plus de ce territoire perdu, il faudrait vraiment fournir des matières premières pour reconstruire Thesos, et verser une rançon de… quinze milliards. " Et nous devrions contribuer ! " Anthra retire sa robe et la jette au sol avec colère :

" Je sais bien qu'un Matis vaut infiniment plus que quinze Fyros… chiffre d'ailleurs qui à été falsifié, se précise-t-elle, en essayant de se raisonner et de se calmer; le frahar avait été rendu pour trois fois rien à sa horde de sauvages.
Pas un dapper, vous entendez, pas un dapper pour le roi des fyros anoblis et des convertis ! Je préfère encore les donner à manger à mon mektoub !! ".

Elle ramasse sa robe et la jette à nouveau, pleine de rage. Puis se ressaisit d'un geste nerveux, du mieux qu'elle le peut, sachant que sa fureur ne la mènera nulle part, se reprochant d'avoir crié. Elle s'emploie désormais à reprendre de la contenance, à respirer doucement, cherchant l'esquisse d'un sourire. " J'espère qu'aucun voisin ou voisine n'aura entendu", pense-t-elle tout haut, à voix basse.
Comme prise de remords elle regarde ses économies. " Pfff… même pas de quoi nourrir un izam ; un mektoub passerait à peine au-delà de la porte d'Yrkanis en partant de l'étable juste à côté avec une telle ration. Il faudrait que j'aille forer pour réunir de quoi contribuer…". Rien que l'idée la dégoutte et la déprime.
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Anthra s'agenouille pour prier la déesse mère, encore absorbée par ses pensées, rongée par sa rancune, le cœur mauvais, peu encline, en réalité, à s'ouvrir aux grâces de la divine. Sa colère s'est tue, pas son aigreur. Elle rumine, elle marmonne : " C'est sur que ce n'est pas avec ce qu'on trouve de matis à la Chambre des Nobles que nous allons sauver le royaume.
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De l’orgueil, de la vanité, de l'ambition, de piteuses manigances pour que l'on se souvienne de leurs petits noms de réfugiés. Ah ça, y en a assez pour nourrir tout un peuple.
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Entre ce jeune noble qui insiste pour défigurer notre somptueuse forêt pour nous protéger des maraudeurs qui ont pas fait un pli la dernière fois qu'ils ont attaqué Yrkanis et son encore plus jeune sous fifre sorti dont ne sait où, qui dans l'ordre veut dépoussiérer le mateis et ensuite à obtenu que soit mis en place un marché… Un marché comme les trykers. Ce truc de braillards pour vulgaires marchands de poissons. Ce n'est pas parce que les autres peuples font, qu'ils faut tomber dans dans le mauvais goût.
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Anthra d'un geste du revers de la main, fait mine de remodeler ce qu'elle vient de penser. « Cesse donc les affabulations... » Le jeunot a dit qu'il s’agissait de proposer des articles d'artisanat et pour ce qui est du mateis il y a encore assez de mauvaises langues et de venin a distiller dans ce pays pour que ce soit décliné de différentes manières. « Prie donc ! »

Anthra joint les mains, incline la tête, presque calmée.

" 
Mère accepte ma prière
Je t'ouvre mon cœur
Emplit le de ta lumière
D'un rayon de chaleur

Mère éclaire mes doutes
Le roi tombé dans les cendres
Le démon veut nous le rendre
Il scellera notre déroute

Mère donne moi la force
Le mal a rongé l'écorce
Bientôt le tronc sera nu
Dernier signe avant ta venue

Jena Aiye "

Anthra se relève et remet sa robe. Au sol elle récupère le petit carnet de notes qu'elle à l'habitude de coincer dans son décolté. Elle avait noté durant la Chambre des Nobles : - Passer Chez Le Coiffeur, Refaire Sa Couleur. « Oui, ça ira. Je suis très bien comme je suis. Surtout si c'est pour aller forer . Maudits Fyros. »

*

Des affiches furent placardées à travers la ville de Yrkanis:

*[HRP] Le mercredi 12 septembre à 21h [/HRP]

Des affiches furent placardées sur les murs de Pyr.


*[HRP] Le dimanche 16 octobre vers 21H30 [/HRP]

Le Karin Stevano regardait son parchemin, l'air satisfait.

« Mezza ! », cria-t-il dans le couloir.

« MEZZA ! », cria-t-il plus fort !

« MEZZZZAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA !!!!!!!!!!! », hurla-t-il de tous ses poumons.

Mezza Triva, sa fidèle conseillère arriva, un peu essoufflée, sa tenue légèrement mal arrangée, ce qui fit froncer les sourcils à Stevano.

« Excusez-moi na-Karin, j’étais occupée… Que puis-je pour vous ? »

« Tiens, prends cette annonce et fais-la circuler dans Yrkanis, un jour faste approche ! » lui répondit-il d'une voix assurée.

Peu de temps plus tard, l'affiche suivante était lisible à travers toute la capitale :



*[HRP] Le dimanche 16 octobre à 21h [/HRP]

Le crépuscule d'un Roi

Le Karan tendit le bras vers une petite choppe à la ciselure délicate représentant un entrelassement de fleurs de Rotoas. La portant à ses lèvres, il en but le nectar avec délice.

Restant en retrait, Yene, la Maîtresse des Poisons, attendit silencieusement. Yrkanis reposa la choppe vide sur son bureau et reprit la parole.

"As-tu retrouvé la piste d'Azaen ?
- Nec Karan. Il semble savoir se fondre à la perfection au sein du Royaume. Mais je le retrouverai, tôt ou tard.
- Tôt ou tard ... Et si c'était trop tard ? Tant de Sujets ont déjà rallié sa cause ...
L'Histoire se souviendra-t-elle de moi comme du Karan n'ayant pas su empêcher une guerrre civile ?"

Yrkanis se saisit d'un autre dossier.

"Et les tractations avec l'Empire qui n'en finissent pas ... Pourquoi ai-je donc accepté de leur céder la Source Cachée ? Pourquoi ai-je lancé le Royaume dans cette guerre qui l'a tant affaibli ?"

Yrkanis laissa échapper un soupir las.

"Je me fais vieux, Yene ...
- Vous êtes l'Elu de Jena, Karan. Elle seule décide de Votre Destin et celui-ci sera bientôt sans égal."

Repoussant le dossier, il sortit d'un tiroir la dernière missive de la Kuilde.

"Va chercher Rodi et dis-lui qu'il peut prévenir le Héraut.
- Sil Karan."

Peu de temps après, Libi Freldo, le Héraut Royal, parcourait les villes du Royaume, clamant inlassablement la même annonce :


(*) [HRP] Le vendredi 17 août à 21h30.

Le Héraut Royal portait la grande nouvelle depuis des jours à travers le Royaume :

(*) [HRP] : mardi 28 août à 21h00.[/HRP]

(Mardi.)

Le Héraut Royal après avoir placardé ses affiches dans tout le Royaume confia à bon nombre d'izams messagers les dernières invitations afin que chaque Sujet du Royaume et Suivant de la Karavan aussi loin fut-il d'Yrkanis, puisse venir assister aux festivités du sacre selon le souhait du Karan Stevano.

Il avait pris beaucoup de retard dans sa tache pour fixer à chaque izam un parchemin, mais était sur que chaque invité aurait bien son invitation quelque soit l'endroit ou il se trouverait sur Atys. Le nombre était important et les festivités prévuent le soir même, le Tria, Thermis 15, 3e CA 2562* mais les derniers izams étaient enfin partis.

Sur les parchemins d'invitation on pouvait lire le message suivant :

(HRP) *mardi 4 septembre 2012 à partir de 21 h et navré pour le retard d'envoi.