Le printemps où les tentes fleurirent
Suite de la Chronique "Le printemps où les tentes fleurirent" du Chroniqueur Erlan.
Ce texte est la suite de la Chronique "Le printemps où les tentes fleurirent" du Chroniqueur Erlan.
Le temps passait et malgré les efforts des récolteurs et des fournisseurs, les campements militaires peinaient à sortir du sol. Certes, Patriotes, Sujets, Citoyens et Initiés travaillaient dur afin de finir les chantiers aussi vite que possible , mais l'avancement était pour certains encore loin des prévisions des ingénieurs et la menace kitine grondait ... Chaque jour les valeureux combattants de kitins revenaient, couverts de cicatrices et de contusions, affirmant que malgré leur petit nombre, les kitins des Profondeurs ne semblaient pas vouloir perdre patte à la surface de l'Ecorce.
Il y eut pourtant quelques faits notables qui vinrent accélérer la progression des travaux. On vit l'Empereur Dexton accepter la proposition de la Tribu des Percécorces et les conseils qu'ils prodiguèrent aux bâtisseurs firent progresser d'un pas de shalah les chantiers du Désert Ardent. Dans le domaine sylvestre du Roi Yrkanis, le botaniste royal Perinia mit au point de nouvelles fibres pour les tentes des postes militaires qui bientôt semblèrent s'élever d'elles-mêmes. Les chantiers trykers, quant à eux, reçurent l'aide inattendue de la Tribu des Sculpteurs de Vase : un matin, les constructeurs d'Aeden Aqueous virent venir à eux une longue caravane de mektoubs chargés de pièces que tout bâtisseur considèrerait comme un trésor. Quant aux chantiers du Pays malade, il ne fit aucun doute que les Kamis apportèrent leur aide éminemment magique au Peuple des Masques.
Ces épisodes donnèrent de brefs sursauts dans l'établissement des campements militaires homins mais ce fut surtout la tenacité des Peuples qui parvint à venir à bout de la plupart des chantiers, et permit de voir s'élever les premières tentes et les tours aux dernières heures du 2e CA de 2546.
Erlan, Chroniqueur
in Les Chroniques d'Erlan, 2546 CA II.
Comments
Added by Mermaidia over 15 years ago
A ce jour, la vie sur Atys semblait avoir repris son cours habituel; les expéditions et découvertes en terres voisines pour les plus jeunes, les entrainements quotidiens et les assemblages de matières parfois improvisés laissaient encore un peu de temps à l'oisiveté chez les Eclaireurs. Mais pour combien de temps?
Certains homins combattaient toujours les kitins avec hargne mais les rapports de Thips se faisaient de moins en moins alarmants; nous étions loin des chiffres annoncés il y a peu encore mais le caractère définitif de l'éradication restait à prouver et la vigilance devait s'accroître c'était certain!
Quelques jours déjà que les campements zorai'i puis fyros étaient sortis de terre, achevés, fiers témoignagne de tant d'efforts. Les camps trykers et matis ne nécessitaient plus quant à eux que finitions. Chaque Peuple avait reçu l'aide d'alliés sur demande de leur dirigeant respectif; un soutien tombé à point nommé alors que la motivation de nombre de homins décroissait.
A ce sujet, Mermaidia fulminait intérieurement en regrettant l'appui de tribus kamistes dans cette entreprise et se dit qu'elle aurait aimé se rendre à l'inspection du Prince pour en toucher deux mots à ces concitoyens et au Conseil. Elle savait ce que son Peuple devait au Persécorces mais la confiance n'était pas de mise pour elle à leur encontre: "Tant savent amadouer par des gestes d'aides ou des paroles réconfortantes... Certains homins subissent encore les mensonges de la Karavan et autres hâbleurs fallacieux..."
Mermaidia fit une nouvelle fois le tour des constructions dans le Désert Ardent mais seule cette fois-ci, attentive comme elle l'était lors de ses recencessement de rois. Elle avait à nouveau croisé quelques kitins en route et ceux-là même avaient goûté sa lame, encore...
Elle inspecta méticuleusement, s'enquit de l'activité auprès des gardes puis finit par s'asseoir avec eux et partager plusieurs gourdes de shooki en leur compagnie. Les langues se déliaient et confirmaient unanimement son appréhension: les campements et les poignées de gardes pourraient sonner l'alerte mais même eux doutaient de leur force et souffraient de leur mise à l'écart malgré les quelques visites d'homins encore vaillants. Ils étaient dans l'attente eux aussi et, tout dévoués qu'ils étaient, ils n'en redoutaient pas moins un destin funeste...
Après quelques heures de discussion ô combien intéressante mais si peu rassurrante, Mermaidia entendit l'appel des siens et pensa qu'il était effectivement grand temps de les rejoindre. D'un sourire accompagné d'un signe de la main et de quelques paroles bienveillantes, elle quitta donc les gardes alors regaillardis pour un temps par l'antique boisson.