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C Histoire du Matis Melario Estriano » History » Revision 2

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tamarea, 04/06/2009 10:30 PM


Melario Estriano : histoire d'un Matis

Un lever de soleil, un matin d'été. Quoi de plus banal ? Et pourtant, lorsque l'astre du jour entrelaçait ses rayons à travers le majestueux feuillage de la ville d'Yrkanis, tels les doigts divins de Jena caressant du bout des doigts la cime des arbres de la capitale matis, les âmes spectatrices semblaient touchées par la grâce ...

C'est dans cet état d'esprit que se trouvait Melario Estriano en cet instant. Le jeune matis au visage fin, ses longs cheveux vert pâle flottant au vent, se tenait près du téléporteur de la ville, là où la Karavan l'avait amené quelques minutes auparavant. Humant l'air avec délice, il embrassa du regard la ville joyau de la forêt. Il avait tant attendu cet instant ! Il avait tant entendu parler du Royaume matis, il avait tant rêvé de se trouver là, au pied de ce téléporteur, à contempler la plus belle des capitales ! Et il y était enfin ! Lui, le réfugié venant tout droit de Silan, allait enfin pénétrer au cœur de la vie matis, se mêler à ceux de sa race, tout apprendre à leurs côtés et … peut-être qu'un jour, qui sait, s’il se débrouillait bien, parviendrait-il à gagner la confiance de son Roi ?

Seule Jena fut témoin des premières paroles de Melario sur les Nouvelles Terres, tandis que, parfaitement droit et immobile, il murmurait dans le vent. Il laissa ensuite son regard glisser sur le paysage de cette ville qui était désormais sienne ...

Près du téléporteur de la Karavan se dessinait un sentier de terre battue, bordé d'une double rangée de poteaux courbés, dont la cime ressemblait à des corps de lucioles. Des corps dont émanait une douce lumière ...

Jena ...

Une aile de papillon plus haute qu'un homin, d'un bleu violacé majestueux, ornementait chaque poteau. Une dentelle de velours pour une ville au raffinement d'exception ... Tout près de l'endroit où se trouvait le matis s'élevait une plate-forme étrange, semblant taillée dans une souche vivante dont les six bras arqués formaient un dôme au-dessus d'un puits. Partout où portait le regard, ce n'était qu'arbres, maisons-arbres et verdure.

Inspirant longuement, le jeune réfugié emplit ses poumons de l'air noble du royaume. Fermant un instant les yeux, il se remémora les paroles de son père, peu avant son départ :

_« Souviens-toi toujours que dans toutes circonstances, la noble sève de tes ancêtres coule en toi, mon Fils.

- Mais … Je croyais que notre famille n’était point noble, Père ?

- La noblesse coule dans tout matis de sève, mon Fils. Ne l’oublie jamais … »
_

Un sourire aux lèvres, Melario dressa fièrement la tête et, sans se soucier des haillons de réfugié qu’il portait, emprunta le sentier de terre battue et s’avança fièrement vers son destin …

Il parvint bientôt devant une étable où se tenaient plusieurs homins, principalement matis. Moment de flottement ... Comment allait-il être accueilli ?

- Deles Silam, Matis !

- Deles Silam, Matisse !

Comme souvent, les lointaines paroles de son père semblèrent guider ses pas.

_« Ne montre jamais que tu doutes ou que tu as peur, si tu veux gravir les échelons et trouver une place digne de toi dans la société matis.

- Mais … Comment faire ?

- Observe et apprends … »_

L’homine qui l’avait salué le jaugeait d’un air amusé, laissant son regard glisser sur ses loques de réfugié, un sourire ensorceleur aux lèvres. Rejetant négligemment sa chevelure rousse en arrière, elle lissa d'un geste alerte sa longue robe noire bordée de vert et posa ses yeux d’un vert profond sur ceux de Melario.

- Eleria Di Caliano, enchantée de faire votre connaissance ! A ce que je vois, vous venez de … loin ! Un réfugié de Silan, je suppose ?

«N’oublie pas que l’art de la séduction fait aussi partie du jeu dans la société matis. »

Melario, calquant son attitude sur celle d’Eleria, arbora à son tour un sourire éclatant tout en s’inclinant profondément.

- Melario Estriano, enchanté également. Que fait donc une perle telle que vous devant cette étable ? Votre beauté éclipse de loin toutes les homines que j’ai croisées jusque-là !

L’homine minauda, son aiguille de couturière à la main.

(A suivre ...)

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